Noureddine Taboubi fustige la mise à l’écart du dialogue social

Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, a vivement réagi au refus d’intégrer l’amendement relatif aux augmentations salariales dans le projet de loi de finances 2026, estimant que cette décision ignore la situation sociale difficile que traverse le pays.
Intervenant en marge de la commémoration du 73ᵉ anniversaire de l’assassinat du dirigeant syndical et national Farhat Hached, Taboubi a rappelé que les salaires avaient déjà été revalorisés de 12 % à l’issue de négociations directes menées dans les entreprises du secteur privé.
Il a souligné que ces accords avaient été obtenus dans un contexte d’inflation persistante et de hausse continue des prix, une situation qui pèse lourdement sur le quotidien des Tunisiens.
Le responsable syndical a également affirmé que l’article 15 du PLF 2026, portant sur les augmentations salariales, n’aurait pas compromis l’équilibre financier de l’État. Selon lui, cet article aurait dû faire l’objet de négociations sérieuses réunissant le gouvernement et l’organisation patronale.
« Aujourd’hui, les décisions tombent d’en haut, sans concertation. Quel rôle reste-t-il alors à l’UGTT ? Comment avancer quand nous sommes enfermés dans des conflits inutiles et des accusations sans fin ? », s’est-il interrogé.
Plus tôt dans la journée de jeudi, des milliers de travailleurs et de syndicalistes ont participé à une marche organisée par l’UGTT à Tunis à l’occasion du 73ᵉ anniversaire de l’assassinat de Farhat Hached, figure fondatrice du mouvement syndical tunisien.
La manifestation, marquée par une importante mobilisation, s’est déroulée dans une atmosphère à la fois recueillie et combative.
Les participants ont scandé des slogans tels que « Hayla el bled », réclamant dignité, justice sociale et préservation des acquis syndicaux.
Plusieurs responsables, dont Noureddine Taboubi et Farah Hached, petite-fille du martyr du mouvement syndical, ont pris part à la marche, rappelant le rôle historique de la Tunisie dans la défense des travailleurs.
Les manifestants ont également exigé la libération des prisonniers d’opinion, dénonçant des atteintes aux libertés fondamentales et au droit d’expression.
Ils ont enfin souligné l’importance de relancer un véritable dialogue social, de consolider les droits des travailleurs et de protéger les libertés publiques, dans la continuité du combat mené par Farhat Hached et de l’engagement de l’UGTT pour une Tunisie plus équitable.



