Algérie–Tunisie: une dynamique commune renforcée par de nouveaux accords
Une coopération bilatérale élargie et structurante

Algérie-Tunisie: La 23ᵉ session de la Commission mixte algéro-tunisienne de coopération, tenue à Tunis, s’est achevée sur un consensus politique et économique marqué entre les deux pays. Les travaux ont abouti à la signature de 25 accords et mémorandums d’entente couvrant des secteurs clés tels que la diplomatie, l’économie, l’emploi, la formation, la jeunesse, la santé, la culture et les médias. À cela s’ajoutent sept accords conclus entre opérateurs économiques algériens et tunisiens.
Un forum économique au cœur du rapprochement
Placée sous la coprésidence du Premier ministre algérien, Sifi Ghrib, et de la cheffe du gouvernement tunisien, Sara Zaafrani, la session a été marquée par l’organisation d’un Forum économique algéro-tunisien. L’événement a réuni 210 entreprises des deux pays, avec une convergence de vues sur la nécessité de renforcer les partenariats, de soutenir le secteur privé et d’accélérer les projets communs, conformément aux orientations des plus hautes autorités des deux États.
Vers une relation stratégique intégrée
S’exprimant à cette occasion, Sifi Ghrib a souligné que cette rencontre s’inscrivait dans la mise en œuvre des directives du président algérien Abdelmadjid Tebboune et de son homologue tunisien Kaïs Saïed, visant à hisser les relations bilatérales au rang de partenariat stratégique solidaire et intégré.
Sur le plan sécuritaire, les deux parties ont salué la coordination étroite et continue pour faire face aux menaces communes, notamment la sécurisation des frontières, la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière, la migration irrégulière, la contrebande et le trafic de stupéfiants.

Un potentiel économique à valoriser
D’un point de vue économique, le Premier ministre algérien a mis en avant les nombreuses opportunités de complémentarité économique entre les deux pays. Il a insisté sur l’importance d’adopter une feuille de route claire, appuyée par des mécanismes opérationnels et un calendrier précis, afin de concrétiser rapidement les projets de coopération dans les secteurs prioritaires.
De son côté, Sara Zaafrani s’est félicitée du niveau atteint par la coopération bilatérale, rappelant le rôle de l’Algérie dans la sécurisation de l’approvisionnement énergétique de la Tunisie. Elle a également appelé à dynamiser davantage les échanges commerciaux et les investissements afin d’en accroître l’impact et le volume.
Convergences régionales et internationales
Les deux pays ont réaffirmé leur alignement sur plusieurs dossiers régionaux et internationaux, notamment la cause palestinienne et la situation en Libye, confirmant une vision commune fondée sur le respect de la souveraineté et le rejet des ingérences étrangères.
Analyses : des accords appelés à une mise en œuvre rapide
Pour l’analyste politique Houari Tiguerci, les accords signés concernent des secteurs stratégiques en lien direct avec le contexte régional. Selon lui, la relation bilatérale a franchi un cap, passant d’une coopération classique à une véritable logique de partenariat stratégique, portée par une convergence de visions.
Il estime que la mise à jour d’accords existants, plutôt que la négociation de nouveaux textes, traduit une volonté d’accélérer l’exécution et d’éviter des processus longs, tout en tenant compte des réalités politiques et économiques actuelles, sans perdre de vue la stabilité des zones frontalières algériennes.
L’analyste souligne également que le rapprochement avec la Tunisie s’explique avant tout par un fort alignement politique, dans un contexte régional marqué par les tensions au Sahel, en Libye et au Soudan, faisant de la Tunisie un partenaire clé pour la sécurité et la stabilité de l’Algérie.
Médias : “une logique d’intérêt commun assumée”
De son côté, le journaliste algérien Hamza Hannachi considère les résultats de la Commission comme largement positifs, rappelant la profondeur historique des relations entre les deux pays, notamment depuis les événements de Sakiet Sidi Youssef.
Il estime que cette nouvelle phase de coopération traduit une communauté d’intérêts assumée, ouvrant la voie à des échanges accrus d’investissements, à la protection des droits d’auteur dans le domaine artistique et à une valorisation d’un patrimoine culturel commun. Selon lui, l’élargissement de la coopération à des secteurs vitaux comme la santé, l’intérieur et la culture contribuera à renforcer la confiance mutuelle et la stabilité régionale.



